Ça me désole de ne pas être né suffisamment tôt pour vivre de l'intérieur la grande explosion punk de 76-78, cette véritable insurrection culturelle à l'époque frappée du sceau de la nouveauté. Alors bien sûr, ayant la chance d'être doté d'une excellente mémoire, j'en garde quelques souvenirs de gosse, bien que le phénomène ait été moins marqué en France qu'aux USA et en Grande-Bretagne. Certains souvenirs très vifs, d'autres plus fugaces, de (rares) musiques entendues à la radio et à la TV, de petits scandales impromptus survenus dans des émissions télé, de dégaines improbables furtivement aperçues dans la rue, tenu par la main par l'un de mes parents qui me disait de ne pas faire attention à tous ces "voyous", ces "dégénérés"...
N'empêche qu'il aura fallu attendre une petite dizaine d'années de grandir suffisamment pour y entraver quelque chose, et entrer à mon tour dans la danse. Ce qui est un peu frustrant, il faut bien l'avouer. Fait chier. Ceci dit, en guise de lot de consolation, j'aurais malgré tout conservé de ces seventies finissantes quelques instantanés mentaux qui m'auront marqué de façon décisive. Ce qui n'est mine de rien pas donné à tout le monde, même chez de nombreux jeunes adultes de l'époque - parfois éphémères parties prenantes du trip - qui ne se souviennent somme toute plus de grand chose... C'est donc toujours ça de pris. Reste que je garde aujourd'hui la nostalgie d'un temps que j'ai paradoxalement connu, sans le connaître encore véritablement sur le coup.